Infertilité et ostéopathie
Dans un monde où nos habitudes modernes ont un impact profond sur notre santé, l’infertilité est devenue un enjeu majeur. L’alimentation transformée, le stress chronique, les perturbateurs endocriniens et les rythmes de vie effrénés contribuent tous à dérégler notre équilibre hormonal. Pourtant, il est possible de renverser la tendance en adoptant des habitudes plus saines et en intégrant des approches globales.
En tant qu'ostéopathe, j’ai constaté combien un accompagnement global, alliant équilibre alimentaire, bien-être émotionnel et méthodes naturelles, peut jouer un rôle déterminant dans la capacité à concevoir.
Que vous soyez en parcours PMA (stimulation, Fécondation in vitro) ou que vous essayiez naturellement, ces conseils sont faits pour vous, ils sont le fruit de formations en infertilité :
L’infertilité se définit comme l’impossibilité pour l’un ou les deux conjoints d’obtenir naturellement un enfant après 12 mois de rapports non protégés réguliers.
L'infertilité en chiffres :
Selon les dernières études, environ 1 couple sur 6 en France rencontre des difficultés à concevoir après un an de tentatives, ce qui représente près de 3 millions de personnes concernées.
Les causes de l’infertilité sont réparties ainsi :
- environ 33 % d’origine féminine,
- 20 % d’origine masculine
- 8 % restent inexpliquées.
Ces chiffres révèlent l’ampleur du problème et l’importance de considérer des approches multiples pour y répondre.
Les causes de l'infertilité
L’infertilité peut être liée à divers facteurs et les causes sont vastes. Il est donc important d'effectuer des examens médicaux pour en déceler la cause en cas d'infertilité c'est-à-dire au bout d'un an de tentatives ou au bout de 6 mois passé 35 ans.
Chez les femmes, les troubles ovulatoires, comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), et l’endométriose sont des causes fréquentes.
Chez les hommes, les anomalies spermatiques telles qu’une faible concentration ou une mauvaise qualité des spermatozoïdes jouent un rôle majeur. D’autres facteurs incluent les problèmes immunitaires, les infections passées, et l’exposition à des substances toxiques ou à des perturbateurs endocriniens.
Enfin, dans 8 % des cas, aucune cause n’est identifiée !
Le jeûne intermittent : une clé pour rééquilibrer le métabolisme
Le jeûne intermittent, bien plus qu’une simple mode alimentaire, s’impose comme un outil puissant pour traiter certaines causes d’infertilité. En espaçant les repas sur une plage horaire restreinte, le corps optimise ses processus métaboliques. Cette pratique peut réduire l’inflammation, améliorer la sensibilité à l’insuline et réguler les hormones impliquées dans la reproduction, notamment les œstrogènes et la progestérone. Ces effets sont particulièrement bénéfiques pour les femmes souffrant de troubles comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou les déséquilibres hormonaux.
Chez les hommes, le jeûne intermittent peut également jouer un rôle, en augmentant les niveaux de testostérone et en améliorant la qualité des spermatozoïdes. Cette pratique favorise ainsi une santé reproductive optimale pour les deux partenaires.
Il est toutefois recommandé d'être accompagné pour éviter les carences. Si vous avez des antécédents de troubles alimentaires et que vous souhaitez essayez le jeun intermittent, il est indispensable d'être accompagné par un professionnel.
La luminothérapie : stimuler la production d’hormones simplement
La luminothérapie, bien connue pour ses effets positifs sur la régulation de l’humeur, constitue également une approche prometteuse pour soutenir la fertilité. En stimulant l’exposition à une lumière naturelle ou artificielle calibrée, elle favorise la production de mélatonine, une hormone essentielle à la régulation des cycles biologiques, y compris le cycle menstruel. La mélatonine agit également comme un puissant antioxydant, protégeant les ovules des dommages oxydatifs qui peuvent nuire à leur qualité.
Par ailleurs, la luminothérapie stimule la production de sérotonine, précurseur de la mélatonine, contribuant ainsi à une meilleure synchronisation des cycles hormonaux. Ces bienfaits sont d’autant plus cruciaux en hiver, où le manque de lumière naturelle peut perturber le rythme circadien, ou pour celles vivant dans des régions peu ensoleillées.
La luminothérapie en résumé :
- Exposez-vous face à votre lampe le matin jusqu'à12h
- 30 minutes par jour le matin
- Placez-vous à une distance de 30 à 50cm de votre lampe
- N'utilisez pas votre lampe de luminothérapie le soir et l'après-midi.
Ennemi n°1 le sucre ! Allez vers un protocole cétogène
L’excès de sucre dans l’alimentation moderne a des conséquences profondes sur l’équilibre métabolique, notamment en augmentant l’hyperinsulinémie et en favorisant l’inflammation chronique. Ces deux facteurs perturbent directement les hormones clés de la reproduction, comme l’insuline, qui influence également les œstrogènes et la progestérone.
Le protocole cétogène comme par exemple le protocole Reversa, qui repose sur une approche nutritionnelle stricte avec une réduction significative des glucides et un apport accru en lipides de qualité, a démontré son efficacité pour rétablir ces équilibres.
Ce type de protocole cétogène, en optimisant la cétogenèse (production de corps cétoniques), aide le corps à mieux gérer ses ressources énergétiques tout en réduisant l’inflammation systémique.
- Il est également conçu pour améliorer la qualité des ovocytes chez les femmes, même en l’absence de pathologies comme le SOPK, en stimulant une meilleure régulation des cycles hormonaux.
- Pour les hommes, ce régime s’avère bénéfique en augmentant la qualité et la motilité des spermatozoïdes, grâce à la diminution des effets négatifs des sucres sur le système reproductif.
De plus, le protocole met l’accent sur des graisses de haute qualité, comme celles présentes dans l’huile d’olive extra vierge, les noix, les graines et les poissons gras riches en oméga-3, qui jouent un rôle central dans la synthèse des hormones sexuelles. En résumé, cette approche diététique ne se contente pas de réguler les apports en glucides, mais propose une véritable stratégie pour rétablir un environnement favorable à la fertilité.
Antécédents d'anorexie et troubles alimentaires
Chez les femmes ayant un passé d’anorexie ou de troubles alimentaires, la reconstitution des réserves de graisses est primordiale. En effet, une carence en lipides peut affecter l’hypophyse, une glande essentielle à la régulation hormonale, notamment dans la production de la FSH (hormone folliculo-stimulante) et de la LH (hormone lutéinisante), qui orchestrent les cycles menstruels. Un apport suffisant en bonnes graisses, comme celles contenues dans les huiles végétales de qualité, les avocats ou les noix, est donc crucial pour restaurer non seulement les réserves lipidiques, mais aussi l’axe hypothalamo-hypophysaire-ovarien, favorisant ainsi le retour de cycles menstruels réguliers.
L'importance d'un bon sommeil pour une bonne fertilité
Le sommeil est un élément essentiel pour le bien-être global, et il joue un rôle central dans la santé reproductive, tant chez les hommes que chez les femmes. Une qualité et une quantité de sommeil optimales sont indispensables pour maintenir un équilibre hormonal, soutenir la production des gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) et favoriser les chances de conception.
Sommeil et fertilité masculine
Chez l’homme, un sommeil profond et réparateur est crucial pour la production de testostérone, une hormone clé dans la spermatogenèse. La majorité de la testostérone est sécrétée pendant les phases profondes du sommeil. Un manque de sommeil ou des troubles du sommeil peuvent entraîner :
- Une baisse des niveaux de testostérone.
- Une altération de la qualité du sperme (mobilité, concentration et morphologie).
- Une perturbation des rythmes circadiens, qui régulent les cycles hormonaux.
Le rôle du sommeil dans la fertilité féminine
Chez la femme, le sommeil est tout aussi déterminant pour la fertilité. Il influence directement l’équilibre de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, qui régule les hormones sexuelles féminines comme la FSH, la LH, et la progestérone. Ces hormones jouent un rôle clé dans :
- Le bon déroulement du cycle menstruel.
- La maturation des ovocytes.
- La préparation de l’utérus pour une éventuelle implantation.
Un sommeil perturbé peut entraîner des cycles menstruels irréguliers, une ovulation inadéquate, et même augmenter les risques d’infertilité. De plus, le stress lié au manque de sommeil peut exacerber ces déséquilibres.
Impact des troubles du sommeil chez les hommes et les femmes
Les troubles du sommeil comme l’insomnie, l’apnée du sommeil, ou les horaires de sommeil décalés peuvent avoir des répercussions sur la fertilité :
- Chez les hommes : une diminution de la qualité du sperme, associée à une augmentation des niveaux de cortisol (hormone du stress), et une baisse de la testostérone.
- Chez les femmes : une altération du cycle ovulatoire et un risque accru de troubles comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), souvent lié à une mauvaise régulation hormonale.
Sommeil, poids et fertilité
Un mauvais sommeil est souvent associé à une prise de poids, tant chez les hommes que chez les femmes. L’obésité peut perturber l’équilibre hormonal :
- Chez les hommes, elle réduit la testostérone et altère la production des spermatozoïdes.
- Chez les femmes, elle peut provoquer des irrégularités menstruelles et des dysfonctionnements ovulatoires.
Conseils pour améliorer le sommeil et soutenir la fertilité
- Adopter une routine régulière : Se coucher et se lever à des heures fixes.
- Créer un environnement propice au sommeil : Pièce sombre, calme, et température agréable.
- Réduire les sources de stress : Méditation, yoga ou exercices de respiration.
- Limiter la lumière bleue avant le coucher : Les écrans affectent la production de mélatonine, essentielle au sommeil et aux rythmes hormonaux.
- Adopter une alimentation équilibrée : Privilégier les aliments riches en magnésium, zinc, et antioxydants.
Le sommeil est un pilier fondamental de la fertilité, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il agit directement sur les équilibres hormonaux nécessaires à la production des gamètes, au déroulement des cycles féminins, et à la qualité des spermatozoïdes. En prenant soin de son sommeil, on améliore non seulement sa santé générale, mais aussi ses chances de concevoir. Une bonne hygiène de sommeil devrait ainsi faire partie intégrante de tout programme de préparation à la parentalité.
L'ostéopathie : l'ami de votre fertilité
La fertilité est le fruit d’un équilibre complexe entre le corps, les hormones et les émotions. L’ostéopathie, en tant qu’approche manuelle et globale, contribue efficacement à lever les blocages qui peuvent entraver la conception, qu’ils soient d’origine mécanique, circulatoire ou émotionnelle. En travaillant sur l’ensemble du corps et en accompagnant les patients avec une écoute bienveillante, l’ostéopathe crée des conditions propices à la fertilité.
Lever les blocages mécaniques et améliorer la mobilité pelvienne
Des tensions ou restrictions dans la région pelvienne, souvent dues à des cicatrices (comme celles liées à des chirurgies ou à l’endométriose), à des postures prolongées ou à des traumatismes, peuvent limiter la mobilité des organes reproducteurs. Ces restrictions mécaniques perturbent leur fonctionnement optimal.
Grâce à des manipulations douces et ciblées, l’ostéopathe libère les zones de tension, restaure le bon fonctionnement. En médecine, il existe cet adage qui dit "La structure gouverne la fonction et la fonction gouverne la structure". Le rôle de l'ostéopathe est de travailler sur la structure pour optimiser la fonction.
Optimiser la vascularisation et la circulation des fluides
Une bonne circulation sanguine et lymphatique est essentielle pour assurer l’apport d’oxygène et de nutriments aux organes reproducteurs, ainsi que pour éliminer les toxines. Les tensions mécaniques peuvent limiter cet apport vital.
En libérant les structures dans la région abdomino-pelvienne, l’ostéopathie favorise une vascularisation optimale. Ce travail est particulièrement bénéfique pour améliorer la qualité des ovocytes et des spermatozoïdes, mais aussi pour préparer l’utérus à accueillir un embryon dans de bonnes conditions.
Prendre en charge le patient dans sa globalité
L’un des grands atouts de l’ostéopathie est son approche globale. Un ostéopathe ne se limite pas à traiter les symptômes ; il analyse l’ensemble du corps pour identifier les dysfonctionnements pouvant influencer la fertilité. Cette prise en charge inclut :
- Une écoute bienveillante et attentive : Beaucoup de patients en parcours de fertilité souffrent d’un stress ou d’une frustration qui peuvent impacter leur équilibre. L’ostéopathe offre un espace de parole pour libérer ces tensions.
- Des conseils personnalisés : Alimentation, posture, gestion du stress… L’ostéopathe propose des recommandations adaptées au mode de vie et aux besoins spécifiques de chaque patient.
- Un soutien émotionnel : La capacité de concevoir est profondément liée à l’état émotionnel. L’ostéopathie aide à apaiser les tensions mentales et physiques, contribuant ainsi à un environnement favorable à la conception.
Consulter après une fausse-couche et / ou pendant la PMA
Fausse-couche : Une fausse-couche, au-delà du choc émotionnel, peut laisser des séquelles physiques, telles que des tensions pelviennes ou abdominales. En aidant le corps à retrouver son équilibre mécanique et en soutenant les patients sur le plan émotionnel, l’ostéopathie favorise une meilleure récupération et prépare le corps à une future grossesse.
En PMA / FIV : Dans le cadre de la procréation médicalement assistée (PMA), l’ostéopathie agit comme un véritable allié. En optimisant la vascularisation de l’utérus et en levant les restrictions mécaniques, elle prépare le terrain pour une implantation réussie. De plus, en réduisant le stress et en relâchant les tensions musculaires, l’ostéopathie aide à créer un environnement accueillant pour l’embryon.
Il est donc idéal de consulter en ostéopathie au début de la PMA, puis quelques jours avant les déclenchements avec ou sans insémination mais aussi pendant les phases de stimulation de fécondation in vitro (sauf en cas d'hyperstimulation) et quelques jours avant un transfert d'embryon.
L’ostéopathie contribue activement à la fertilité en levant les blocages mécaniques, en améliorant la vascularisation et en rétablissant l’équilibre global du corps. Grâce à une approche bienveillante et personnalisée, elle accompagne les patients dans toutes les étapes de leur parcours, que ce soit pour surmonter une difficulté à concevoir, se remettre après une fausse-couche ou optimiser les chances de succès avant un transfert d’embryons.
En prenant en compte le corps et l’esprit, l’ostéopathie offre une solution globale et naturelle pour soutenir la fertilité et retrouver confiance en son projet parental.
En conclusion
L’infertilité est un défi majeur auquel de nombreux couples sont confrontés, mais des solutions existent pour y faire face de manière globale. En intégrant des approches complémentaires comme l’ostéopathie, une alimentation adaptée, le jeûne intermittent, la luminothérapie, et en prêtant attention à des éléments fondamentaux tels que le sommeil, il est possible de rétablir les équilibres nécessaires à une fertilité optimale.
Ces interventions, basées sur des principes scientifiques et naturels, permettent de soutenir efficacement le corps, que ce soit en complément d’un parcours médical ou dans une démarche naturelle. Chaque individu est unique, et un accompagnement personnalisé, prenant en compte les facteurs physiques, émotionnels et environnementaux, peut véritablement faire la différence.
En tant qu’ostéopathe, mon objectif est de vous offrir un accompagnement holistique pour maximiser vos chances de concevoir. Prendre soin de son corps, de son esprit et de son mode de vie, c’est donner à son projet parental toutes les chances de se réaliser. Vous n’êtes pas seuls dans ce parcours, et chaque effort compte pour avancer vers le bonheur de la parentalité.