Grossesse et sport
Durant ces 30 dernières années, le taux de complications lors la grossesse comme le diabète gestationnel, la pré-éclampsie, hypertension gestationnelle et la macrosomie du nouveau-né (taille et poids trop importants du bébé) a considérablement augmenté.
L’activité physique est une solution pour diminuer ces complications et elle devrait être considérée comme une thérapie de première intention.
La recommandation minimale est de 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine.
Et actuellement moins de 15% des femmes enceintes suivent ces recommandations !
Il est donc impératif que les femmes, mais aussi leur entourage se renseignent et changent leur mentalité face à la pratique du sport lorsque l’on est enceinte.
La pratique d’une activité physique pendant la grossesse a de nombreuses vertus tant pour la maman que pour le bébé. Le sport ne doit cependant pas être pratiqué si la femme enceinte présente des contre-indications citées plus bas.
Fausse-couche et sport
L’activité physique ne provoque pas de fausse couche, ni de mort prématurée, ni de rupture prématurée des membranes, ni de bébés à poids faibles et n’augmente pas le risque de prématurité. Des études ont établi qu’il n’y avait pas de risque de fausse couche supplémentaire lors de la pratique de l’activité physique et ce même lorsque le sport est pratiqué lors du premier trimestre.
Toutefois certains sports sont à risques de chutes (équitation, escalade, etc), il faut donc adapter l’activité.
Une étude (celle de Madsen), en 2007 a mis en évidence que le risque de fausse-couche spontanée, avant 18 semaines d’aménorrhées, était multiplié par 3,7 lorsque la femme enceinte pratiquait plus de 7 heures par semaine d’activité physique (notamment de sport à fort impact).
De nombreuses autres études comme celle de Clapp en 1989 ont montré que la pratique d’une activité physique d’intensité comprise entre 50 et 85% de la fréquence cardiaque maximale au début de la grossesse ou en avant la conception n’entrainait aucune majoration du risque de fausse-couche.
Les avantages pour la femme enceinte :
La pratique du sport chez la femme enceinte entraîne une diminution du risque de :
- Diabète gestationnel
Une étude de Clapp, parue en 2006, a montré que la pratique d’une activité physique diminue de 60% le risque de diabète chez les femmes avec un poids normal, un surpoids ou souffrant d’obésité. Dans cette étude, l’activités physique était constitué d’exercice d’endurance à intensité faible.
- Hypertension gestationnell
- Incontinence urinaire
- Prise de poids excessif
- Dépression
C’est Poudevigne en 2006 qui observe, grâce à son étude, que l’activité physique :
- améliore l’estime de soi
- atténue les troubles de l’humeur
- pratiquée pendant le 3ème trimestre, diminue le risque de dépression post-partum
- Douleurs lombo-pelviennes
- Pré-éclampsie
Une étude de Dempsey et ses collaborateurs a été effectuée en 2003 sur 201 femmes pré-éclamptiques et 383 femmes normotendues. Les conclusions de l’étude sont les suivantes :
- La pratique d’une activité physique régulière dès le début de la grossesse, diminue de 35% le risque de pré-éclampsie, par rapport aux femmes ne pratiquant pas d’activité physique.
- La pratique d’une activité physique diminue le risque de pré- éclampsie de 24% pour une activité d’intensité modérée et de 54% pour une activité intense comme le jogging.
- La pratique d’une activité physique un an avant la grossesse, diminue jusqu’à 30% le risque de pré-éclampsie.
- Prématurité
Les études de Domingues et Barakat, en 2008, ont montré que la pratique d’une activité physique pendant la grossesse n’affecte pas l’âge gestationnel et ainsi ne provoque pas de fausse-couche. Ils ont également observé que les activités physiques niveau loisir de plus de 90 minutes d’activité physique par semaine semblaient protéger contre la prématurité.
- Accouchement avec instruments (forceps, ventouses)
- Césarienne
Contre-indications à la pratique du sport, enceinte :
Les contre-indications absolues :
En présence d’un ou plusieurs de ces motifs, la pratique d’une activité est contre-indiquée :
- Rupture membranaire,
- Travail prématuré,
- Saignement vaginal persistant inexpliqué,
- Placenta praevia,
- Pré-éclampsie,
- Col utérin raccourcit ou cerclage utérin,
- Trouble de la croissance intra-utérine,
- Grossesse multiple supérieure à 3,
- Diabète de type I non contrôlé,
- Hypertension non contrôlée,
- Maladie thyroïdienne non contrôlée,
- Autres maladies cardiovasculaires, respiratoires ou systémiques graves. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.
Les contre-indications relatives :
Les contre-indications relatives à la pratique de l'activité, c’est-à-dire les cas où la pratique du sport n’est pas interdite mais doit être adaptée ou arrêtée en fonction des cas, sont les suivantes. Dans ces cas, il est nécessaire de consulter son obstétricien avant la pratique d’une activité physique. :
- Perte de grossesse récurrente (fausses couches multiples),
- Hypertension gestationnelle,
- Naissance prématurée lors d’une grossesse antérieure,
- Maladie cardiovasculaire ou respiratoire légère / modérée,
- Anémie,
- Malnutrition,
- Trouble de l'alimentation,
- Grossesse gemellaire (au-delà de la 28ème semaine de grossesse).
Les recommandations d’activité physique chez la femme enceinte :
- Toutes les femmes sans contre-indication doivent être physiquement actives tout au long de la grossesse.
- L’activité physique minimum conseillée est de 150 minutes par semaine.
- L’activité physique quotidienne est chaudement recommandée et au minimum, il est préconisé d’en faire 3 fois par semaine.
- Les activités physiques variés sont conseillées. La pratique du Yoga et/ou de stretching doux est vivement recommandée.
Les activités physiques à éviter
Il est recommandé d'éviter :
- La pratique de sport dans une chaleur trop importante notamment si le taux d’humidité est élevé,
- Les activités en altitude si vous n’y vivez pas,
- La plongée sous-marine,
- Les sports à contact,
- Les sports avec risque de chute,
- La pratique de la compétition, sauf sous supervision d’un gynécologue.
Les raisons pour arrêter une activité physique :
Si vous présenter un de ces signes, merci d’arrêter immédiatement l’activité physique et de consulter votre médecin :
- Douleur thoracique sévère,
- Contractions utérines régulières et douloureuses,
- Saignement vaginal,
- Perte persistante de liquide du vagin pouvant signer une rupture des membranes,
- Étourdissements persistants.
Marie Messager
Ostéopathe D.O
2 rue Alexis de Tocqueville
78000 Versailles