Vous ressentez des douleurs au niveau du tibia ? Elles s’intensifient lorsque vous appuyez dessus ? Vous avez également mal lorsque vous marchez ou quand vous courrez ? Tous ces symptômes peuvent indiquer que vous avez peut-être une périostite.
Définition de la périostite
Les coureurs sont les plus concernés par la périostite, qui désigne une souffrance du périoste.
Le périoste désigne la partie la plus externe de l’os. Cette couche externe risque de s’enflammer quand elle est trop sollicitée. C’est ce phénomène qui provoque l’apparition de la périostite. De plus en plus, nous parlons de périostose, c'est-à-dire d'un remaniement de cette couche osseuse. Au début, cela commence par de l'inflammation, on parle ainsi de "périostite" mais un fois installée une remaniement de la trame osseuse a été mise en évidence et on parle alors de "périostose".
La douleur : un signe avant-coureur !
La douleur au niveau du tibia constitue le symptôme principal à prendre en compte. Elle se produit souvent sur la face interne du tibia. Il ne s’agit pas d’une douleur localisée sur un seul endroit mais qui s’étend sur l’os tout entier ou une partie de celui-ci. Vous le constaterez quand vous appuyez autour de la zone où la douleur s’est manifestée.
D’une manière générale, la douleur ne se produit que lorsque vous courez. Cependant, elle peut aussi vous empêcher de marcher lorsque la périostite est à un stade avancé.
Faut-il effectuer des examens complémentaires ?
Il n’est pas possible de détecter la périostite en faisant une radio même s’il s’agit de la membrane externe qui recouvre l’os. Toutefois, elle se détecte à l’aide d’une scintigraphie osseuse. Cet examen n’est pourtant pas indispensable quand il suffit au spécialiste de palper la jambe pour établir un diagnostic fiable.
Les différentes causes de la périostite
Vous vous demandez certainement comment vous avez attrapé la périostite alors que vous courez depuis de nombreuses années. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation et l’apparition de la douleur. Celle-ci peut devenir handicapante, notamment auprès des sportifs amateurs et professionnels.
Le fait de courir sur un sol trop dur ou trop mou
Votre corps perçoit un impact allant jusqu’à 8 fois votre poids quand vous courez. En moyenne, vous recevez plus de 800 répercussions quand vous courez sur une distance de 1 km.
Si vous courez sur un sol dur, ce dernier a tendance à accroitre les vibrations perçues par votre corps. Toutefois, un sol mou peut également engendrer une périostite puisque le muscle tibial antérieur exerce une traction importante sur le périoste.
Le fait d’avoir des chaussures inadaptées à votre activité ou à vos pieds
Vous avez largement le choix entre plusieurs chaussures adaptées à vos pieds. Vous avez également la possibilité d’opter pour des chaussures appropriées au type de terrain sur lequel vous courrez. Elles doivent être différentes lorsque vous courez sur l’asphalte ou sur un chemin en terre battue.
De plus, vos chaussures doivent être adaptée à votre type de foulée. Il sera donc nécessaire de faire attention à la taille du drop de votre chaussure, c'est-à-dire à la différence de hauteur entre l’avant et l’arrière de la chaussure.
Demandez conseils à un podologue, le spécialiste des pieds quand vous souhaitez acquérir une nouvelle paire de chaussures ou également à votre ostéopathe à condition qu'il soit formé à cela. Il vous aide à choisir le modèle le plus adaptée à la morphologie de vos pieds mais aussi à vos foulées.
Une mauvaise technique de course
On ne nous apprend pas à marcher et encore moins à courir. On court comme on peut, néanmoins certaines foulées sont plus délétères que d'autres et c'est le cas de la foulée avec attaque talon. La majorité des gens courent comme ils marchent c'est-à-dire qu'ils posent le talon en premier et après déroulement pas au lieu de poser le milieu ou l'avant du pied par terre. Le fait de talonner limite l'amortissement des chocs et à force le tibia en a marre d'absorber les traumatismes d'où la périoste. La solution est de changer de foulée, cependant cela peut prendre 2-3 ans. La solution plus rapide est de se chausser avec une paire qui vous oblige à poser le pied au milieu ou en avant et qui vous empêche de talonner.
Le fait d’avoir une mauvaise hydratation ou alimentation
Une bonne hydratation est indispensable pour notre survie puisque notre corps est composé à 60% d'eau. Un manque d'hydratation fait souffrir notre corps te cela peut se traduire par une périostite.
De plus, l'alimentation acide est aussi un facteur d'aggravation des périostites. Il est donc conseillé de privilégier une alimentation alcaline / basique.
Le fait de suivre des entraînements trop intenses
Ce phénomène concerne principalement ceux qui ont arrêté de faire du sport et qui souhaite reprendre une activité sportive avec la même intensité. Il est pourtant préférable de faire une reprise en douceur et d’augmenter petit à petit les efforts fournis. Dans le cas contraire, cela peut provoquer différentes pathologies comme le syndrome de l’essuie-glace ou la périostite. Le premier désigne une douleur localisée au TFL ou Tenseur du Fascia Lata. Dès que ces douleurs apparaissent, vous êtes contraint de stopper toute activité sportive.
Il faut donc adopter la bonne stratégie. Il s’agit de faire des exercices régulièrement tout en augmentant l’intensité progressivement. Cela donne à votre corps le temps de s’adapter aux changements et de se préparer aux traumatismes qu’il puisse subir.
Le fait d’avoir des blocages articulaires
Soyez attentif au blocage qui se produit au niveau de différentes articulations. Il peut avoir lieu au niveau de la fibula, du tibia ou du pied. Ce problème concerne aussi les structures alentours pouvant entraîner une traction des muscles se trouvant près du périoste.
Quels sont les remèdes ?
Certes, une force mentale importante peut aider un individu à guérir, mais cela ne suffit pas dans le cas d’une périostite. Il faut alors adopter l’une des douze solutions suivantes pour retrouver un bon état de santé.
1. Se reposer
Les sportifs n’aiment pas trop le fait de rester inactifs. Le repos permet pourtant de prendre les mesures nécessaires le plus tôt possible dès que le problème se produit. Cette technique évite alors l’arrêt définitif d’une activité sportive. Dans certains cas, il est recommandé de se reposer pendant au moins 2 semaines mais votre praticien saura vous conseiller sur le temps d'arrêt nécessaire.
2. Analyser la foulée
Cette étape se déroule sur les terrains de course ou sur un tapis. Elle permet au spécialiste d’observer et d’analyser votre foulée. Cela lui permet de mieux comprendre les causes de votre douleur.
3. S'assurer de la qualité des chaussures et les remplacer si nécessaire
4. Effectuer un massage sur la zone
Certes, se masser le tibia lorsque l'on a une périostite fait très mail mais ce geste favorise un drainage rapide de l’inflammation. Si certains préfèrent appliquer la méthode du rouleau à pâtisserie, d’autres se servent principalement de leurs phalanges pour effectuer des pressions profondes.
5. Appliquer des glaçons sur la partie
Pour atténuer l’inflammation, prenez des glaçons et placez-les sur la zone douloureuse pendant 15 minutes. Effectuez cette opération entre 1 à 3 fois par jour selon le degré d’intensité de la douleur, notamment après avoir fait le massage. Pensez à glacer surtout après une activité physique.
6. S'hydrater
On ne le dit jamais assez, l’eau est indispensable pour le bon fonctionnement de votre corps. Buvez 1,5L d'eau par jour et plus encore lorsque vous faites du sport !
7. Manger correctement
8. Utiliser des bandes de Kinésio taping
Ces bandes visent à optimiser le drainage lymphatique. Les tensions qu’elles créent permettent de soulever la peau et ainsi optimise le drainage lymphatique.
9. Utiliser des cataplasmes
L’argile verte est reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires. Vous devez alors les poser en couche épaisse sur la zone douloureuse. Enroulez ensuite avec de la cellophane pour que le cataplasme ne sèche pas. Retirez au bout de 3 heures.
Vous avez aussi la possibilité d’utiliser des huiles essentielles comme la gaulthérie ou l’arnica. Il faut cependant demander des conseils pour connaître le bon dosage et le mode d’application.
10. Utiliser un manchon de compression
Dans le cadre d’une périostite, le manchon a pour rôle de compresser les mollets et ainsi éviter le ballonnement et la traction des muscles sur le périoste. Il a également pour but d'améliorer le drainage lymphatique et veineux et chasse ainsi les toxines.
11. La kinésithérapie
Le kinésithérapeute utilise des techniques de massage pour favoriser le drainage de l’inflammation. Il est recommandé d’effectuer plusieurs séances dans le cas où la périostite est apparue il y a longtemps. Votre kinésithérapeute pourra également vous renforcer les muscles aux pourtours pour stabiliser un maximum votre pied afin d'améliorer votre technique de course.
12. L'ostéopathie
L’ostéopathe est en mesure de prendre en charge un patient souffrant de périostite. Il va vous ausculter de la tête aux pieds afin de déterminer l’origine de votre périostite. Il peut ainsi détecter les éventuels blocages de la cheville, du pied, du genou ou de plus haut. En plus de la vérification de l’os, il examinera également les muscles et les ligaments. Il traitera alors la cause mais aussi les déséquilibres que cela a pu causer sur votre corps. Il pourra également conseiller le bon traitement, les bonnes chaussures, etc, notamment si vous avez continué de courir malgré la douleur.