Affection articulaire la plus fréquente, l’arthrose est probablement aussi celle qui génère le plus de fausses croyances et d’exagérations dans l’imaginaire collectif. C’est un peu un terme fourre-tout qui semble avoir le pouvoir magique d’expliquer toutes les douleurs qui ne sont pas justifiées par d’autres pathologies. Voici quelques informations qui devraient aider à trier le vrai du faux et surtout à comprendre comment en limiter l’impact sur la vie quotidienne et les douleurs qu’elle peut générer.
Qu'est ce que l'arthrose ?
D’après la définition de l’OMS : « L’arthrose est la résultante de phénomènes mécaniques et biologiques qui déstabilisent l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous chondral. » Concrètement l’arthrose apparaît quand le cartilage articulaire (qui permet le glissement d’un os par rapport à l’autre dans une articulation) subit une usure prématurée ou trop importante.
Chez l’enfant et l’adolescent l’organisme est capable de fabriquer du cartilage en quantité pour permettre la croissance des articulations tout en optimisant leur mobilité. Chez l’adulte l’organisme perd ses capacités à fabriquer efficacement du cartilage. Ainsi, lorsque le cartilage est usé, l’organisme adulte n’est pas en mesure de le remplacer par un tissu équivalent. Ne pouvant pas égaler la « qualité » du cartilage, l’organisme a alors tendance à favoriser la « quantité » de tissu osseux pour tenter de remédier au problème. Il en résulte une accumulation de tissu osseux au niveau des articulations touchées, ce qui donne un aspect particulier à la radiologie que l’on appelle souvent des « becs de perroquet » au niveau vertébral. Cette diminution en qualité du tissu cartilagineux entraine une diminution de la mobilité des articulations touchées souvent associée à une inflammation locale elle-même reposable de la douleur.
Les causes de l’arthrose
Souvent multifactorielle, l’arthrose se développe majoritairement sur des articulations qui subissent trop de contraintes. Cette accumulation de contraintes peut avoir plusieurs origines :
Traumatique
A la suite d’un traumatisme important ayant impliqué une articulation (entorse grave, fracture, luxation…) le cartilage peut être lésé. Il en résultera alors une fragilité importante qui fera le lit de l’arthrose à moyen et long terme. De même, lorsque ce traumatisme nécessite une intervention chirurgicale les risques d’apparition d’arthrose à terme sont majeurs. C’est notamment pourquoi on cherche de plus en plus à privilégier des interventions les moins invasives possible comme des arthroscopies (peu de cicatrices et moins de risque « d’abimer » des structures pendant l’interventions). De manière générale toute intervention au niveau articulaire présente un risque important de générer de l’arthrose (par exemple lorsqu’on retire tout ou partie d’un ménisque douloureux on retire ou modifie un des systèmes majeurs de l’amortissement des contraintes du genou, favorisant ainsi l’usure prématurée du cartilage et donc l’arthrose). Attention, cela ne remet pas en cause le bienfondé de la chirurgie mais il est important d’avoir en tête les possibles conséquences à moyen et long terme d’une intervention.
Posturale
C’est l’autre cause majeure de l’apparition d’arthrose. La posture (la façon dont on se tient) peut naturellement entrainer un excès de contraintes sur certaines articulations. Par exemple quelqu’un qui a une posture très cambrée (les fesses en arrière et le bas du dos très creusé) présente un risque important de développer de l’arthrose au niveau des vertèbres lombaires. Autre exemple : un accident de la route ayant entrainé une modification de la courbure de la colonne cervicale (dans les chocs frontaux ou les freinages très brusques notamment) a toutes les chances de provoquer parfois très à distance l’apparition d’arthrose cervicale. Dernier exemple : une personne en surpoids important va imposer à ses genoux de supporter une charge bien plus lourde qu’ils ne le devraient, entrainant une usure prématurée du cartilage et l’apparition d’arthrose.
Génétique
C’est un point qui fait débat dans la communauté médicale. On a longtemps affirmé que le facteur génétique était prépondérant dans l’apparition d’arthrose, on en revient un peu aujourd’hui. Il est en fait très probable que la majeure partie de l’origine « génétique » de l’arthrose soit liée aux facteurs génétiques posturaux hérités de nos parents. Si par exemple ma mère souffrait d’arthrose lombaire importante du fait de sa posture, il est probable que cela soit également mon cas non pas parce que l’arthrose elle-même est inscrite dans les gênes mais plus probablement parce j’aurais « hérité » de ma mère l’architecture osseuse et donc la posture de son bassin et de sa colonne lombaire et donc la même « vulnérabilité » à l’arthrose qu’elle.
Vieillissement
Dernier facteur important et que nous avons tous déjà eu l’occasion de constater : l’importance de l’âge dans les douleurs liées à l’arthrose. Si nous avons déjà évoqué les difficultés qu’éprouve l’organisme à remplacer efficacement le cartilage abimé chez l’adulte, cela s’additionne chez les personnes âgées à une hydratation des tissus plus difficiles. Le tissu cartilagineux a besoin de beaucoup d’eau pour fonctionner (et « glisser ») efficacement, et physiologiquement cette réhydratation se fait de plus en plus difficilement à mesure que les années passent (c’est aussi se facteur qui est grandement responsable des modifications de posture vertébrale chez les personnes âgées mais c’est un autre sujet). Il est donc fondamental de veiller à une bonne hydratation quand on souffre d’arthrose mais nous allons y revenir très vite.
Comment lutter contre l’arthrose ?
S’il ne devait y avoir qu’une chose à retenir de cet article ce serait qu’une fois que l’arthrose est installée il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement permettant de la faire « disparaitre », on peut au mieux en limiter l’évolution et l’impact sur la vie quotidienne… Il est donc fondamental d’avoir en tête quelques précautions permettant de ralentir au maximum l’installation et l’évolution de l’arthrose, à plus forte raison si on se trouve dans une des situations évoquées précédemment.
Bouger
En premier lieu il faut bouger autant que possible. L’arthrose n’aime rien de plus que l’immobilité et la sédentarité. Il faut à tout prix éviter de se retrouver dans la situation où : « Moins je bouge plus j’ai mal et plus j’ai mal moins je bouge ». C’est-à-dire qu’il faut essayer autant que possible (et autant que ce la douleur permet) de bouger et de mobiliser même doucement la ou les articulations fragiles ou douloureuses. Le mouvement fréquent permet d’augmenter l’efficacité du liquide synovial (le liquide qui sert de lubrifiant des articulations) et de limiter ainsi au maximum l’impact de l’arthrose sur la mobilité articulaire et l’installation de l’inflammation douloureuse au niveau articulaire.
L'hydratation
Comme évoqué plus haut l’autre élément fondamental à avoir en tête et la qualité de l’hydratation. L’hydratation joue un rôle prépondérant dans les propriétés mécaniques du cartilage et dans l’efficacité du liquide synovial, c’est pourquoi le fait de s’hydrater régulièrement et abondamment joue un rôle majeur dans la lutte contre l’arthrose.
Alimentation
Au niveau alimentaire il existe également quelques notions intéressantes à prendre en compte. Il s’agit d’abord de privilégier les aliments qui favorisent également l’hydratation, au premier rang desquels figurent les fruits et légumes. Certaines études montrent également qu’une diminution de la consommation de protéines animales (viandes surtout, c’est moins vrai pour le poisson) est bénéfique dans le traitement de l’arthrose. Le fait de privilégier la consommation de fibres montre également une efficacité dans la lutte non pas contre l’arthrose elle-même mais contre le processus inflammatoire qui l’accompagne et qui est responsable en grande partie des douleurs. Enfin comme dans la plupart des affections ostéoarticulaires la vitamine D est très importante et le meilleur moyen d’en stimuler la production est de sortir régulièrement à l’extérieur, puisqu’elle est e, grande partie stimulée par l’exposition au soleil (même caché derrière quelques nuages).
Arthrose et ostéopathie
Votre ostéopathe a également un grand rôle à jouer dans la prévention et le suivi de l’arthrose. D’abord par l’influence que les consultations ostéopathiques peuvent avoir sur la posture (même s’il serait illusoire de penser qu’une consultation peut changer radicalement la posture acquise au fil des années par un patient) et les zones de contraintes.
Par ailleurs, votre ostéopathe utilise de multiples techniques de mobilisation articulaire qui vont à la fois permettre de conserver voire d’améliorer la mobilité des articulations souffrant d’arthrose tout en stimulant la production et l’efficacité du liquide synovial.
Enfin par des techniques dites de traction, décompression ou décoaptation votre ostéopathe pourra aider à faire en sorte que les contraintes trop importantes subies par les articulations souffrant d’arthrose soient mieux réparties et donc mieux tolérées par l’organisme.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à contacter votre ostéopathe à Versailles pour de plus amples informations et voir avec lui si une prise en charge ostéopathique pourrait être bénéfique dans la gestion de vos douleurs liées à l’arthrose.
Damien Fabre
Ostéopathe D.O
2 rue Alexis de Tocqueville
78000 Versailles